Pourquoi consommer autrement ?
Chaque année, en Indre-et-Loire, nous produisons en moyenne 541 kg par habitant de déchets. Ces déchets sont extrêmement variés et liés à nos modes de consommation. Plutôt que d’être mis en décharge ou incinérés, certains de ces déchets pourraient être évités et connaître une seconde vie.
Loin d’être un sujet accessoire, la réduction des déchets prend son sens dans l’action face à l’urgence climatique. En effet, les installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) – encore majoritaires en Touraine – sont responsables de 83 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur du traitement des déchets en France.
Mais l’impact climatique des déchets ne se limite pas à cette seule étape de traitement. Du début à leur fin de vie, les produits qui deviennent des déchets émettent une quantité massive de gaz à effet de serre. Toutes ces étapes situées en amont du statut final de « déchet » sont responsables de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre1. Cela souligne l’intérêt et la nécessité de questionner nos modes de consommation, d’investir dans la prévention, de développer des logiques de réemploi et de réparation pour allonger la durée de vie de nos objets et de diminuer d’autant la pression climatique induite par leur fabrication.
En Touraine, nous produisons chaque année une variété importante de déchets, en quantités différentes. Voici ci-dessous une liste des plus représentés, exprimés en kilos par habitant :

Le programme départemental Cap 2030 prévoit la réalisation de 39 actions jusqu’en 2030, son axe 5 « Consommer autrement » vise spécifiquement la réduction des déchets occasionnels et notamment du tout venant de déchèterie (-24 kg/habitant), des textiles (-3 kg/habitant) ainsi que des emballages jetables (-13 kg/habitant) pour un total de -48 kg/habitant ! Découvrez le ici.
La méthode BISOU
D’une manière collective ou individuelle, notre consommation peut s’interroger via un outil très simple : la méthode BISOU.

Vers plus de transparence pour les consommateurs
Ces dernières années, les metteurs sur le marché doivent répondre à des obligations réglementaires récentes d’affichage d’indicateurs permettant d’éclairer les citoyens lors de leurs achats. Au même titre que le Nutri-score, on peut citer notamment :
- L’indice de durabilité : il remplace cette année l’indice de réparabilité mis en place en 2020. Il prend la forme d’une note sur 10, plus elle est haute, plus le produit concerné est durable. Son calcul repose sur 2 familles de critères :
- La réparabilité des équipements, qui tient notamment compte de l’accessibilité de la documentation technique, de la facilité de démontage, ainsi que de la disponibilité et du prix des pièces détachées ;
- La fiabilité des équipements, qui tient notamment compte de la résistance aux contraintes et à l’usure, de la facilité de la maintenance et de l’entretien, ainsi que de l’existence d’une garantie commerciale et d’un processus qualité.
- L’affichage environnemental sur les vêtements : mis en place en 2025, cet indicateur quantifie l’impact de chaque produit. Plus son résultat est élevé, plus le produit a un coût pour l’environnement. Ce résultat est exprimé en « points d’impact ». Ce coût environnemental concerne toutes les dimensions de l’impact environnemental qu’engendre un vêtement :
- Les émissions de gaz à effet de serre ;
- Les atteintes à la biodiversité ;
- La consommation d’eau et d’autres ressources naturelles ;
- La durabilité ;
- Les effets des pollutions des milieux et des environnements.
Le saviez-vous ?
Le réemploi
Ressourceries et recycleries
En Touraine, beaucoup d’articles encore en état ou réparables sont déposés dans les bennes de tout venant de nos déchèteries. Ils sont alors enfouis ou brûlés, et échappent au circuit du réemploi et de l’économie circulaire.
Des solutions locales existent pourtant pour éviter cela. Entre les acteurs historiques (Emmaüs, Envie Touraine, Active…), la présence de 5 ressourceries en Indre-et-Loire et des déchèteries qui sont de plus en plus nombreuses à proposer un espace “réemploi”, de nombreuses actions peuvent être entreprises pour réduire notre production de déchets.
Zones de réemploi en déchèteries
Le développement des filières à responsabilité élargie des producteurs (REP) permet de collecter des flux de déchets séparés en déchèterie, dans des contenants dédiés, afin de maximiser les possibilités de revalorisation:
- Meubles ;
- Déchets électroniques et électroménagers ;
- Articles de bricolage et de jardin ;
- Articles de sports et de loisirs ;
- Emballages professionnels ;
- Jouets ;
- Huiles ;
- Piles et accumulateurs ;
- Produits chimiques ;
- Pneumatiques ;
- Textiles, linge de maison et chaussures.
Même si le taux de valorisation varie selon les filières, la présence de ces options de tri en déchèterie a un effet direct sur la quantité et la qualité des bennes de tout venant. Les produits en bon état peuvent d’ailleurs être mis de côté et proposés au réemploi au sein même des déchèteries via des zones de réemploi. Elles sont encore peu nombreuses dans notre département (8 sur les 40 déchèteries de Touraine), le programme Cap 2030 prévoit d’accompagner leur diffusion (Fiche 8 – Action 2).
Voici la liste des déchèteries qui proposent déjà des zones de réemploi :
- Bossay (CC Loches Sud Touraine)
- Descartes (CC Loches Sud Touraine)
- Joué-lès-Tours (Tours Métropole Val de Loire)
- Loches (CC Loches Sud Touraine)
- Saint-Antoine-du-Rocher (CC Gâtine-Racan)
- Saint-Paterne-Racan (CC Gâtine-Racan)
- Saint-Pierre-des-Corps (Tours Métropole Val de Loire)
- Sorigny (CC Touraine Vallée de l’Indre)
Le vrac et le réemploi des contenants
Faire ses courses en vrac et acheter des produits en emballages réemployables, c’est non seulement un mode de consommation, mais aussi une philosophie de vie : être libre dans ses choix d’achat, s’en tenir à ses besoins, réduire ses déchets.

- Pour réduire ses déchets
En faisant vos courses en vrac avec des contenants réutilisables ou en achetant des produits dans des emballages réemployables, vous réduisez la taille de votre poubelle.
2. Pour moins gaspiller
En consommant vrac, vous choisissez vos quantités, ça vous permet de ne pas surconsommer et de moins gaspiller.
3. Pour faire des économies
Avec le vrac, vous payez au gramme près, car aucun poids n’est imposé, vous maîtrisez ainsi votre budget.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du Réseau Vrac et Réemploi.
En Touraine, de nombreux commerces proposent des aliments en vrac : marché de plein vent, épiceries de proximité, grandes et moyennes surfaces…

En 2025, Touraine Propre et la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat s’associent pour porter une campagne destinée à vos commerces de proximité. Cette campagne vise à informer les commerçants et leurs clients de leurs obligations réglementaires via l’apposition d’un autocollant « ici on accepte vos contenants ».
CE QUE DIT LA LOI :
Entré en vigueur en 2020, l’article 41 de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire prévoit que :
« Dans les commerces de vente au détail, le contenant réutilisable peut être fourni par le détaillant sur le lieu de vente ou être apporté par le consommateur.
Tout consommateur final peut demander à être servi dans un contenant apporté par ses soins, dans la mesure où ce dernier est visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté.
Un affichage en magasin informe le consommateur final sur les règles de nettoyage et d’aptitude des contenants réutilisables. Dans ce cas, le consommateur est responsable de l’hygiène et de l’aptitude du contenant. Le commerçant peut refuser le service si le contenant proposé est manifestement sale ou inadapté.»
LE SAVIEZ-VOUS ?
L’article 42 de cette même loi prévoit une réduction si vous vous présentez avec un contenant réemployable auprès d’un vendeur de boissons !
« Les vendeurs de boissons à emporter adoptent une tarification plus basse lorsque la boisson est vendue dans un récipient réemployable présenté par le consommateur par rapport au prix demandé lorsque la boisson est servie dans un gobelet jetable. »
La réparation
Votre électroménager ne fonctionne plus ? Avant de le remplacer, essayez de le réparer grâce au bonus réparation, un dispositif qui vous permet de réparer à moindre coût vos appareils du quotidien.
Le bonus réparation est prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) et est déployé depuis décembre 2022. Il s’agit d’un montant déduit directement de votre facture (votre produit doit avoir été réparé chez un réparateur labellisé). L’objectif : lutter contre l’obsolescence programmée et inciter les Français à avoir une consommation écologiquement responsable.
Ce bonus est un dispositif dont le financement repose entièrement sur les contributions versées par les producteurs aux éco-organismes.
Le bonus prend la forme d’un forfait variable selon le type d’appareil d’un montant allant de 15 à 60€.
Que faire de mes objets ?
Cet outil proposé par l’ADEME est là pour vous aider dans votre quotidien à mieux valoriser vos objets, en prolongeant leur durée de vie (réemploi, réparation…) ou en les orientant vers des filières de recyclage adaptées.
L’assistant « Que faire de mes objets ? » vous accompagne dans votre tri et dans l’adoption d’habitudes de consommations plus responsables. Il partage les bonnes pratiques et adresses près de chez vous, afin d’éviter l’achat neuf et de réduire les déchets.
Les acteurs de l'économie circulaire
Cette carte interactive proposée par l’ADEME met en avant les acteurs de la réparation et du réemploi proches de chez vous afin de vous guider vers une consommation plus responsable.